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Soyez résilient dans les moments difficiles

S’il existe un mot pour décrire le courage et la ténacité des Canadiens depuis le début de la pandémie, ce mot est « résilience ». La plupart d’entre nous avons dû emprunter de nouvelles avenues dans notre travail comme dans nos relations personnelles pour arriver à maintenir, et même renforcer, nos liens aux personnes qui nous sont les plus chères.

La résilience est souvent perçue comme un état statique – on l’est ou on ne l’est pas – mais par les défis qu’il nous a fallu relever, nous avons prouvé que, pour nombre d’entre nous, la résilience est bel et bien dynamique. En fait, nous sommes capables non seulement d’accroître notre propre résilience, mais de favoriser son développement dans nos familles, nos collectivités et nos lieux de travail.

On nous a inculqué à tous une volonté de toujours faire mieux et de réaliser notre plein potentiel. Peut-être se demande-t-on si c’est bien vrai lorsque l’on imagine le jeune de 12 à 19 ans enfermé dans sa chambre, mais, même si chaque personne est unique, tout le monde aspire à la réussite. Nous avons tous la volonté de vivre à fond, mais les difficultés sont inévitables et nous ralentissent parfois. La résilience, ce n’est pas seulement la capacité de survivre à l’adversité, c’est la capacité d’en sortir encore plus fort.

Certaines personnes ont une résilience innée, alors que d’autres sont plus vulnérables devant l’adversité, soit par tempérament, soit par la force des choses. Toutefois, peu importe son origine ou son vécu, chacun peut apprendre la résilience et aider les autres à développer cette compétence de vie essentielle.

Faire semblant jusqu’à en faire une réalité

La bonne nouvelle : agir en personne résiliente nous rend de plus en plus résilient dans la réalité. C’est parce que le cerveau change lorsque l’on développe de nouvelles compétences. Le nom scientifique de cette capacité est « neuroplasticité », et cela signifie que, plus l’on utilise un ensemble précis de neurones (cellules cérébrales), plus l’on renforce leurs connexions. Plus l’on s’exerce à quelque chose de nouveau, plus le cerveau développe les « circuits » nécessaires pour faciliter le travail. Prenons, par exemple, la conduite d’une bicyclette ou d’une voiture manuelle; pour la plupart d’entre nous, les débuts ont été difficiles, surtout pour gravir une pente! Cependant, en s’exerçant régulièrement à une nouvelle activité, on force le cerveau à créer de nouvelles connexions et l’exercice devient de plus en plus automatique.

Il est important de reconnaître que devenir résilient demande beaucoup de travail – ce ne sera pas toujours facile – mais le temps et l’énergie que l’on y consacre rapporteront gros.

Les fondements de la résilience

La résilience fait partie intégrante de certaines capacités cognitives et critiques. Prenons par exemple la capacité de se fixer des attentes raisonnables. À mon avis, les attentes tuent le bonheur; lorsque les attentes et la réalité ne parviennent pas à se rejoindre, on éprouve du stress. Lorsque les attentes et la réalité sont constamment décalées, il devient impossible de se sentir comblé et de réaliser son plein potentiel. Cela vaut tant pour les attentes que l’on se fixe à soi-même que celles que l’on fixe aux autres. N’allez pas croire pour autant qu’il ne faut pas toujours faire de votre mieux. Il importe toutefois d’avoir toujours des attentes justes envers vous-même, votre famille et vos collègues, d’être outillé correctement et de savoir faire preuve de la souplesse nécessaire pour favoriser la réussite de tous.

La « normale » n’existe pas

La deuxième compétence clé de la résilience est la capacité d’anticiper le changement et de s’y adapter. La vie n’a rien de statique; nos corps, nos esprits et nos milieux changent sans arrêt. Les personnes qui reconnaissent et accueillent favorablement cette réalité sont en général plus résilientes parce qu’elles sont mieux préparées sur le plan cognitif et émotionnel pour s’ajuster aux vicissitudes de l’existence, ce qui les rend plus agiles et capables d’encaisser les coups du destin.

Notre cerveau simplifie naturellement le monde qui nous entoure. Sans cette capacité, nous serions dépassés par les nombreuses sensations qui nous assaillent toutes en même temps et nous serions moins enclins à prendre des décisions ou à réagir aux menaces. Par exemple, lorsque l’on voit arriver un chien agressif, on ne remarque pas l’hydrangée en fleur qui se trouve à côté; on ne voit et on n’entend que le chien. Cette habileté de simplifier comporte, bien sûr, un inconvénient : on risque de rater les indices qui nous avertissent d’un événement inattendu. Trop souvent, on néglige de suivre son instinct (à ses risques et périls), car cette petite voix nous dit habituellement : « Quelque chose cloche ici. Fais attention. »

Les personnes résilientes sont prêtes au changement, qui est inévitable, et elles se fient à ce qu’elles ressentent, aussi. Pas trop, toutefois, car la sensation pourrait très bien n’être qu’un symptôme d’indigestion!

On ne peut contrôler que soi-même

La troisième compétence, celle-là plus difficile à acquérir, est la capacité d’accepter que l’on ne puisse contrôler que soi-même. Pourtant, se résigner à cette réalité, c’est s’offrir un cadeau incroyable. Tenter de contrôler une autre personne – son conjoint, son enfant, un collègue ou un ami – ne donne jamais de bons résultats.

Se sentir incapable de contrôle sur soi peut nous faire sentir vulnérable et provoquer des symptômes d’anxiété et de dépression. La thérapie cognitivo-comportementale est conçue pour aider à retrouver une impression de contrôle sur ses propres pensées, sentiments et comportements. Vous croyez peut-être qu’il ne sera jamais possible pour vous de ressentir ce genre de contrôle personnel, mais je vous assure qu’avec un désir profond d’y parvenir et l’aide professionnelle appropriée, ce type de thérapie peut avoir un effet énorme sur votre capacité à changer. On ne peut simplement pas faire changer les autres. S’ils souhaitent changer, ils devront trouver leurs propres moyens pour y arriver. Vous ne pouvez vraiment contrôler que votre propre personne.

Soyez indulgent

Finalement la résilience se construit de jour en jour, sur son propre dialogue intérieur. En tant qu’adultes, nous aimons tous, y compris moi-même et mes collègues médecins, croire que nos convictions et nos décisions sont fondées sur des faits et des preuves alors qu’en réalité, nous sommes tous coupables de préjugé de confirmation. Ce terme désigne la tendance naturelle de chacun à rechercher, à se rappeler ou à interpréter l’information qui appuie nos convictions, puis à rejeter les données qui les remettent en question ou les contredisent. Il en est de même pour les convictions et les décisions qui nous concernent.

Infographie | 4 étapes vers la résilience
 

Un dialogue intérieur sévère et enclin à la critique sera vraisemblablement suivi de pensées, de sentiments et de comportements négatifs. De plus, un dialogue intérieur négatif entraîne habituellement un point de vue négatif par rapport aux paroles et aux comportements des personnes autour de soi. Pour provoquer des changements de vie positifs et fortifier sa résilience, il faut savoir faire preuve d’empathie et d’indulgence envers soi.

Et c’est contagieux – quand on est négatif, les gens autour de nous ont aussi tendance à devenir plus négatifs.

Un dialogue intérieur négatif entraîne du stress et de l’anxiété. Plus les pensées sont négatives, plus le cerveau crée des circuits de pensée négative, car la pensée négative chronique résulte, elle aussi de la neurogenèse. Et c’est contagieux – quand on est négatif, les gens autour de nous ont aussi tendance à devenir plus négatifs. Il est important de s’encourager et d’encourager les autres à penser de manière novatrice et de poser des questions constructives; il est même acceptable de se plaindre à l’occasion et de faire savoir que quelque chose ne nous plaît pas. Mais il faut tout de même, le plus rapidement possible, modifier notre point de vue pour trouver la solution au lieu de voir seulement le problème.

La pandémie en cours a été une montagne, et même si nous l’avons gravie tous ensemble, nous nous sommes parfois sentis bien seuls. Voyez la résilience comme étant les outils de votre escalade jusqu’au sommet : la capacité de se préparer adéquatement à l’exercice, l’anticipation et l’adaptation aux conditions changeantes, la persévérance en dépit d’obstacles imprévus, votre indulgence envers vous-même et la célébration des réussites en cours de route. J’espère que vous êtes maintenant en train de redescendre de la montagne, après deux doses de vaccin, et que vous voyez clairement le chemin vers l’avenir. Nous sommes tous fatigués après cet effort soutenu, donc soyez indulgents envers vous-mêmes et continuez de perfectionner les compétences qui vous prépareront aux nouvelles possibilités et aux obstacles qui ne manqueront pas de se présenter.

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