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Une seule question pour entamer la discussion sur la santé mentale des hommes

Selon un stéréotype connu, les hommes ne parlent pas de leurs émotions ni de leurs difficultés. Nous voyons que les idées préconçues de la société telles que le fait de conseiller aux hommes « d’aller prendre de l’air » ou les affirmations comme « les garçons ne pleurent pas » peuvent profondément affecter les gens en grandissant et ce, jusqu’à l’âge adulte. Des campagnes de sensibilisation comme Movember contribuent à mettre en lumière les enjeux de santé mentale des hommes et nous rappellent que la lutte est réelle et silencieuse.

« Si vous demandiez à un Canadien ce qu’il pense être la première cause de mort non naturelle chez les jeunes hommes et ceux d'âge moyen, je pense qu’il serait choqué par la réponse », affirme le Dr Matthew Chow, psychiatre et chef des services de santé mentale à TELUS Santé.

« En réalité, l’usage excessif des drogues est à l’origine de plus de morts que les meurtres, les suicides, les accidents impliquant un véhicule motorisé, les noyades et les morts par incendies combinés1. » – Dr Matthew Chow

Le plus étonnant, c’est que dans sa province d’origine, la Colombie-Britannique, les abus de drogues sont la première cause de mortalité des hommes de 10 à 59 ans2. Il explique que, par le passé, les abus de drogues étaient la première cause de décès par accident chez les hommes de 25 à 55 ans. Actuellement, c’est la première cause de mortalité, par accident ou non, pour tout homme de 10 ans et plus.

« En tant que père, j’ai peur que mon fils de 10 ans s’étouffe avec un raisin ou ait un accident de vélo. Mais la réalité est que les enfants de cet âge ont plus de chance de faire une overdose et, malheureusement, leur père aussi. »

Quatre signes de problèmes de santé mentale à surveiller chez les hommes que les proches peuvent surveiller

Voir au-delà du silence et réaliser que quelqu’un ne va pas bien peut paraître difficile pour les proches qui ne savent pas quoi dire ou quoi faire.

« Je veux démystifier une croyance concernant la santé mentale des hommes – les gens ont peur de simplement demander comment va une personne, car elles craignent d’empirer la situation ou de la démolir parce qu’elle est fragile », affirme le Dr Chow. « Demander à une personne comment elle va peut lui sauver la vie. Demander et connecter avec humanité, sincérité et compassion, cela change tout. »

Le Dr Chow explique qu’il y a des situations ou des facteurs de stress communs qui peuvent affecter de façon négative la santé mentale des hommes; en détectant ces signes précurseurs, les proches peuvent proposer leur aide. Vivre un deuil comme la perte d’un être cher ou d’un travail, subir une blessure ou une maladie grave peuvent contribuer au sentiment de perte d’identité et d’estime personnelles. Il existe également d’autres facteurs de stress plus communs vécus au quotidien qui peuvent contribuer à un sentiment de désespoir ou d’impuissance, ou empirer une dépression, l’anxiété et autres problèmes de santé mentale.

Quatre signes courants qui indiquent qu’une personne pourrait avoir besoin d’aide:

  • Changements dans la personnalité : Si votre collègue de travail normalement extraverti devient distant et renfermé ou si vous remarquez une baisse de son rendement
  • Changements dans les habitudes de sommeil : Si votre partenaire a le sommeil perturbé, n’arrive pas à dormir la nuit, dort trop ou a recours à des substances
  • Changements dans l’appétit : Si vous remarquez des changements au niveau de l’appétit ou du poids de votre meilleur ami comparativement à leur état habituel
  • Augmentation de la consommation de substances : Si votre frère boit habituellement quelques bières par semaine, mais commence à boire plus fréquemment ou à outrance, ou encore à avoir des comportements inquiétants.

Porter attention aux changements dans ces comportements fondamentaux peut aider à favoriser la discussion. En prenant le temps de demander sincèrement « Comment vas-tu? », vous pourriez envoyer une bouée de secours à quelqu’un qui ne montre pas l’ampleur de sa douleur.

On parle plus de la santé mentale des hommes, mais il y a encore des progrès à faire, surtout parmi les hommes.

Le Dr Chow pense qu’il est plus socialement accepté de parler d’autres problèmes de santé plutôt que de parler de santé mentale, particulièrement celle des hommes.

« Si une personne se fait traiter contre le cancer, elle pourrait trouver plus facilement des gens de son entourage prêts à parler de leur propre cancer. Ces personnes pourraient même partager des détails intimes de leur expérience et peut-être même le fait qu’elles ont soutenu un proche atteint du cancer », explique-t-il.

Lorsqu’il s’agit de discuter de santé mentale, il s’est rendu compte que les attentes stéréotypées des genres empêchent de demander de l’aide. Des 4 000 suicides recensés au Canada chaque année, 3 sur 4 impliquent un homme3. Le Dr Chow observe que cette souffrance silencieuse peut provenir de l’enfance, où les garçons n’apprennent pas assez souvent comment gérer leurs émotions ou développer l’expression de soi.

« Dès l’enfance, les hommes apprennent généralement qu’ils doivent être stoïques, encaisser et ne pas se plaindre lorsqu’ils ont des problèmes de santé mentale, psychologiques ou émotionnels », explique le Dr Chow.

Même si le public est de plus en plus sensibilisé à la santé mentale des hommes, les stéréotypes les concernant sont toujours profondément ancrés dans les familles, d’une génération à l’autre. De plus, dans certaines carrières, des premiers intervenants aux  travailleurs en usine, les personnes peuvent ressentir une pression supplémentaire liée à la culture du travail et donc endurer sans broncher.

Communiquer avec quelqu’un potentiellement en difficulté

Tout d’abord, le Dr Chow recommande aux proches de se rappeler que communiquer ou prendre des nouvelles de quelqu’un qui pourrait avoir besoin d’aide n’implique pas de résoudre la situation obligatoirement.

« Si nous pouvons aller au-delà de cette idée qu’on se fait de devoir apporter une solution, nous constatons que ce dont les gens ont besoin, c’est de notre temps et de notre attention, ce qui aide à réduire le sentiment d’isolement. »

Il conseille de commencer par demander comment va la personne et de prendre le temps d’approfondir après des réponses du type « tout va bien » ou « ça va ». En posant des questions supplémentaires ou en faisant savoir à la personne que vous avez remarqué un changement dans son attitude ou comportement, vous pouvez ouvrir la voie à une conversation plus profonde.

Si cela vous semble possible, vous pouvez proposer votre aide ou parler de votre expérience personnelle pour montrer que vous vous préoccupez de la situation. « Personnellement, j’ai jonglé avec plusieurs problèmes de santé mentale dans ma vie et j’ai suivi une thérapie. Et j’ai fait le choix d’en parler ouvertement et volontairement aux gens pour leur faire savoir que “vous avez le droit de ne pas vous sentir bien” », partage Dr. Chow.

La recherche et le partage de ressources comme des lignes d’assistance gratuites ou des programmes d’aide aux employés peuvent s’avérer utiles, même si elles ne sont pas utilisées immédiatement, elles pourraient devenir utiles un jour.

Prendre le temps d’établir une communication avec votre proche  pour lui montrer qu’il  n’est pas seul – que vous êtes là pour l’écouter et le soutenir – peut faire toute la différence lorsqu’il s’agit de se sentir écouté et entendu.

Si l’un de vos proches ou vous êtes en crise, n’hésitez pas à appeler votre ligne d’assistance locale ou composez le 9-1-1. Si vous avez besoin de consulter un thérapeute en santé mentale, vous pouvez planifier un rendez-vous confidentiel sur l’application Mes Soins TELUS Santé4

1. BC Coroners Service Death Review Panel: A Review of Illicit Drug Toxicity Deaths, mars 2022 (disponible en anglais seulement). 

2. Unregulated drug supply claims 184 British Columbians in June 2023 (disponible en anglais seulement). 

3. Santé mentale et prévention du suicide chez les hommes - Synthèse des données, juin 2022. 

4L’utilisateur doit avoir au moins 16 ans pour prendre un rendez-vous. Les séances supplémentaires nécessitent un paiement de 120 $, taxes comprises. Le paiement des rendez-vous doit être fait au moyen d’une carte de crédit valide. Vous recevrez un reçu dans l’application aux fins de remboursement, s’il y a lieu.