Préparer les nouveaux médecins à la réussite.

Le secteur des soins de santé est en pleine mutation. Alors qu’une vague de médecins de la génération du baby-boom prennent leur retraite et qu’ils quittent leur pratique familiale, les nouveaux diplômés de la génération du millénaire commencent leur carrière en médecine et mettent sur pied leur pratique clinique. Sans compter qu’au milieu de ces changements générationnels, les fournisseurs de soins de santé adoptent de nouvelles technologies, comme les dossiers médicaux électroniques (DME), les portails pour les patients et les solutions offertes par l’intelligence artificielle.

Bien que les jeunes médecins soient fondamentalement à l’aise avec la technologie, ils ne tirent toujours pas pleinement parti des outils dont ils disposent pour poser des diagnostics, prendre en charge les maladies chroniques et éduquer les patients. Même parmi cette nouvelle génération de médecins de soins primaires, il existe un écart considérable au chapitre des connaissances lorsqu’il s’agit de tirer parti des capacités technologiques pour améliorer les soins.

Une façon d’aider les nouveaux diplômés et les médecins à approfondir leurs connaissances dans ce domaine est d’intégrer les nouvelles technologies de la santé dans le programme d’études des facultés de médecine et d’accroître la formation pratique. Voici quelques-unes des avenues qui peuvent aider à préparer adéquatement les étudiants aux exigences de la gestion d’une pratique familiale au XXI^e siècle.

Améliorer la communication avec les patients.

Tout comme les nouvelles technologies continuent de permettre aux individus d’être plus proactifs dans la prise en charge de leur propre santé, les relations médecin-patient se transforment en véritables partenariats – et les étudiants en médecine d’aujourd’hui peuvent bénéficier de l’apprentissage des compétences et des outils qui pourraient les aider à transmettre plus efficacement les renseignements.

C’est quelque chose dont le D^r Daniel Pepe, médecin de famille à la clinique médicale London Lambeth, a fait l’expérience de première main. « L’accent est davantage mis sur la façon dont nous expliquons les résultats aux patients, dit-il au sujet des récents changements dans les soins de santé. Avant l’arrivée de la technologie, beaucoup de gens communiquaient de médecin à médecin ou de médecin à un autre fournisseur de soins de santé. Maintenant que les gens ont une visibilité fréquente de leurs dossiers, je pense que cela change la façon dont nous devons communiquer les uns avec les autres. »

La transition vers une formation médicale axée sur les compétences est l’une des solutions possibles proposées par le Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada. Selon cette approche, les aptitudes à la communication et les autres compétences requises des médecins seraient enseignées et évaluées par des observations directes dans des situations cliniques réelles (plutôt que par des examens et des tests finaux). S’éloigner des modèles d’éducation fondés sur le temps – où le nombre d’années d’études équivaut à la compétence – peut aider à s’assurer que les étudiants sont compétents dans les communications numériques et en personne, préparant ainsi les médecins à mieux répondre aux besoins des patients actuels.

Comprendre le potentiel des nombreux outils numériques.

Un grand nombre de solutions technologiques remodèlent la médecine, mais le plein potentiel de ces outils n’a pas encore été atteint. Prenons par exemple les dossiers médicaux électroniques (DME) : bien que de nombreux médecins se fassent les champions de l’utilisation des DME dans leur clinique, plusieurs d’entre eux ne sont pas encore au courant de l’éventail complet des capacités qu’offre cette technologie. En plus de stocker les dossiers et les données des patients, les DME peuvent être utilisés pour planifier les rendez-vous, prendre en charge les maladies chroniques, visualiser les données des patients, fournir des soins virtuels, et transmettre les orientations vers un spécialiste, entre autres tâches quotidiennes.

Skende Huskic, assistante médicale et directrice de la clinique Whitewater Medical, croit que les étudiants d’aujourd’hui pourraient bénéficier d’une formation supplémentaire sur les caractéristiques et les fonctionnalités du DME de la part des éducateurs et des fournisseurs. « Les DME ne servent pas seulement à stocker les renseignements sur les patients. Il faut enseigner aux étudiants en médecine que c’est en fait la principale composante de leur pratique. Il existe de nombreuses façons d’utiliser les DME pour communiquer avec les patients, les pharmacies et les équipes. »

Apprendre à intégrer les technologies en douceur.

Pour que les médecins puissent tirer le meilleur parti des DME et d’autres outils technologiques, ceux-ci doivent être interopérables. « La principale difficulté que nous avons avec la technologie est le fait qu’il existe de nombreux outils différents, mais que rien n’est intégré, affirme le D^r Pepe. Il est difficile de se rappeler où chercher chaque outil ou l’endroit où se trouve chaque information. »

Au cours des dernières années, des mesures importantes ont été prises pour améliorer la souplesse et l’interopérabilité des technologies modernes de la santé, mais les étudiants en médecine d’aujourd’hui ne savent pas comment intégrer pleinement tous les outils qui sont à leur disposition. Certaines universités ont déjà fait des progrès pour s’assurer que les étudiants apprennent comment les outils et les solutions numériques peuvent être utilisés ensemble pour des soins plus complets et plus efficaces – une chose qui devra continuer d’évoluer parallèlement au recours des médecins à la technologie.

Préparer la nouvelle génération.

Tout comme le secteur des soins de santé est appelé à évoluer, la prochaine génération de médecins doit – et souhaite – acquérir une meilleure compréhension de la façon dont la technologie peut être adoptée pour des pratiques plus efficaces. Mais il n’y a pas que les experts en soins de santé qui s’attendent à une plus grande intégration de la technologie dans les cliniques. Les patients attendent également avec intérêt des soins plus avancés, qui reposent sur la technologie. Selon un sondage commandé par l’Association médicale canadienne, dans lequel on a examiné les perceptions et l’acceptation de la technologie dans les soins de santé, trois Canadiens sur quatre croient que les nouvelles technologies pourraient résoudre les problèmes existants dans notre système de santé.

À mesure que les soins de santé continuent d’évoluer, les éducateurs et les fournisseurs de DME doivent s’adapter afin d’offrir aux étudiants les connaissances et le soutien continu dont ils ont besoin. Ce n’est qu’alors que les nouveaux médecins seront en mesure de lancer des carrières fructueuses, d’adopter les outils numériques et de fournir des soins qui amélioreront en fin de compte la vie des patients.