Rapport 2021 sur les tendances et références canadiennes

Si la COVID-19 a de toute évidence affecté les schémas de demandes de règlement des régimes privés d’assurance médicaments en 2020, son impact net a été, de manière surprenante, relativement minime. Par exemple, d’une part, les demandes de règlement pour des médicaments d’entretien ont connu un pic au cours des premiers mois de la pandémie en raison des efforts des Canadiens pour constituer des stocks et des contre-attaques des gouvernements pour protéger l’approvisionnement en médicaments. D’autre part, les demandes de règlement pour des médicaments à action immédiate ont fortement diminué en raison du report des opérations chirurgicales et de la diminution des visites dans les cabinets médicaux.

Le taux de croissance du coût total des médicaments admissibles pour tous les assurés qui n’est pas remarquablement plus élevé ou plus bas par rapport aux résultats des années précédentes. On peut également décrire cela comme étant « à l’épreuve des pandémies », compte tenu de la tendance déflationniste que connaissent de nombreux autres domaines de la consommation en 2020. Sur la base du coût par réclamation, la croissance a été plus de trois fois supérieure au taux moyen d’augmentation de l’indice des prix à la consommation l’année dernière. 

Les données du rapport 2021 ont été extraites de la base de données de TELUS Santé, qui compte près de 13 millions d’assurés et 150 millions de demandes de règlement pour des médicaments sur ordonnance. Il est divisé en quatre sections principales : coûts et utilisation, médicaments de spécialité, médicaments par classe thérapeutique et gestion du régime. 

Voici les faits saillants :

• Les demandes de remboursement de médicaments utilisés pour traiter la dépression ont augmenté de 10 % pour les adultes et de 22 % pour les personnes à charge en 2020.
• Chez les 20 à 39 ans, le nombre de demandeurs d’antidépresseurs est passé de 5,6 % en 2016 à 7,9 % à la fin de 2020.
• Les antidépresseurs sont passés du septième au quatrième rang des médicaments les plus prescrits au Canada en 2020. 
• À 3,8 %, le taux de croissance des coûts admissibles mensuels pour tous les assurés est retombé aux niveaux d’avant le programme Assurance-santé Plus de l’Ontario. En 2018 et 2019, ce programme a eu une incidence importante sur l’évolution des coûts.
• Le taux de croissance pour les coûts de médicaments de spécialité était plus de six fois supérieur à celui des médicaments classiques.
• Moins d’assurés ont fait une demande de règlement : 57,3 % en 2020, comparativement à 63,1 % en 2019. Cependant, parmi ceux qui l’ont fait, le nombre moyen de demandes par réclamant a augmenté de 11,7 % (de 10,3 demandes à 11,5 demandes).
• Le coût moyen par demande de règlement était de 76,52 $, soit une augmentation de 2,3 % par rapport à 2019. Bien que ce chiffre soit comparable à celui des années précédentes, il est trois fois supérieur au taux de croissance de l’indice des prix à la consommation, qui a chuté à seulement 0,7 % en 2020 en raison de la baisse des dépenses de consommation.
• La part des médicaments de spécialité dans les coûts admissibles a augmenté de deux points pour atteindre 32 % des coûts totaux, pour seulement 1,3 % des demandeurs. Les régimes privés du Canada atlantique sont les plus touchés, car 40 % des coûts admissibles sont liés aux médicaments de spécialité.
• La politique de substitution de la C.-B. pour les produits biologiques biosimilaires a profité aux régimes privés : à la fin de 2020, la part des coûts admissibles des médicaments biosimilaires avait plus que quadruplé, pour atteindre 70 %, depuis la mise en œuvre de la politique du gouvernement en mai 2019.
• Les principaux domaines thérapeutiques sur la base des coûts admissibles restent la polyarthrite rhumatoïde, le diabète et les affections cutanées. Les catégories de la polyarthrite rhumatoïde et des affections cutanées sont dominées par les médicaments spécialisés (99 % et 62 % des parts, respectivement).
• La pandémie a fait chuter les demandes de remboursement d’anti-infectieux, ce qui a permis à cette catégorie de ne pas figurer parmi les 10 premières.
• En juin 2020, les demandes de règlement des médicaments d’entretien étaient 32 % plus élevées qu’en juin 2019, ce qui reflète les efforts des gouvernements pour protéger l’approvisionnement en médicaments en limitant les quantités délivrées pour les renouvellements.
• Les demandes de règlement pour l’hydroxychloroquine, brièvement considérée comme un traitement possible pour la COVID-19 jusqu’à ce que les preuves prouvent le contraire, ont augmenté de 21 % au cours du deuxième trimestre de 2020.
• Au total, 56 % des certificats ont des régimes d’assurance médicaments qui incluent des politiques de substitution générique obligatoire, sans changement par rapport à 2019. Les médicaments génériques représentent 64 % des ordonnances délivrées aux membres des régimes privés, en hausse par rapport à 60 % il y a cinq ans.