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Rapport 2016 : Les tendances et références canadiennes en matière de consommation de médicaments

Aujourd’hui, et plus que jamais, les nouveaux traitements médicaux peuvent transformer la vie des patients aux prises avec une maladie grave. Le défi pour les preneurs de régime est sans aucun doute d’assurer la pérennité de leur régime tout en permettant aux adhérents qui en ont besoin d’avoir accès à des traitements révolutionnaires.

Bien comprendre comment les inducteurs de coûts se répercutent sur les régimes d’assurance médicaments compte parmi les outils de gestion des régimes de prestations en santé. Lorsque les preneurs de régime comprennent les données clés et sont au fait des tendances que suivent les demandes de règlement, l’utilisation des médicaments et les stratégies de réduction des coûts, ces derniers sont mieux outillés pour évaluer leurs programmes d’avantages sociaux et pour prendre des décisions éclairées.

En 2016, les coûts associés aux demandes de règlement de médicaments ont continué de grimper, principalement en raison de l’augmentation du nombre de réclamants et de médicaments de spécialité onéreux. Heureusement, le nombre de réclamants et les coûts associés à l’hépatite C se sont stabilisés, et l’utilisation de médicaments génériques a modéré la croissance des coûts. L’arrivée récente sur le marché de produits biosimilaires offre également de nouvelles occasions de réaliser des économies, et l’établissement de critères d’admissibilité permet d’assurer une utilisation adéquate des médicaments de spécialité.

Points saillants en 2016

  • Des demandes de règlement ont été soumises par 3,6 % plus de titulaires de carte. Lorsque l’on répartit les demandes de règlement parmi tous les titulaires de carte, on observe une croissance du montant admissible moyen par titulaire de carte de 5,8 %.
  • Le montant admissible moyen par demande de règlement et le nombre moyen de demandes de règlement par réclamant ont connu une augmentation mineure de seulement 1 %.
  • Les médicaments génériques ont compté pour 62,4 % des coûts des demandes de règlement, ce qui représente une augmentation de 4,2 %, et le nombre de titulaires de carte couverts par un régime à substitution générique continue d’augmenter de façon régulière.
  • Globalement, les médicaments de spécialité à coût élevé ont compté pour 25,9 % du total des coûts admissibles, 2,3 % de toutes les demandes de règlement et 0,96 % de tous les réclamants.
  • Les médicaments d’origine à fournisseur unique ont compté pour 67,5 % des règlements accordés, ce qui représente une hausse de 1,4 % par rapport à 2015.
  • Les médicaments classiques peu coûteux ont compté pour 50,9 % des coûts admissibles et 90,5 % des demandes de règlement.
  • Parmi les médicaments à fournisseur unique :
    • Les médicaments de spécialité biologiques à coût élevé ont compté pour 26,4 % des coûts admissibles et 1,6 % des demandes de règlement.
    • La part des coûts admissibles des médicaments de spécialité non biologiques à coût élevé a quant à elle connu une diminution, pour se chiffrer à 12,5 %, et la part des demandes de règlement pour ces médicaments était de 0,7 %.
  • Principaux médicaments d’origine à fournisseur unique :
    • Les médicaments utilisés pour traiter des affections immunologiques comme la polyarthrite rhumatoïde, le psoriasis et la maladie de Crohn se sont maintenus dans les premières positions en 2016.
    • Se classant au 9e rang en 2015, les médicaments contre l’hépatite C ne figurent plus dans les dix premières positions et ont chuté au 19e rang en 2016.
    • Les médicaments hypocholestérolémiants étaient classés au 10e rang en 2015 et ont eux aussi chuté, arrivant au 12e rang en 2016.
  • Six médicaments biosimilaires sont actuellement offerts sur le marché canadien, dont quatre immunomodulateurs.
  • Inflectra, premier produit biosimilaire à Remicade mis en marché en 2014, a compté pour moins de 0,5 % du total des coûts admissibles et moins de 1 % de tous les réclamants dans cette classe de médicaments. Les nouveaux réclamants pour Inflectra ont compté pour 4 % des coûts
  • Les médicaments biosimilaires ne sont pas considérés comme interchangeables, ce qui limite le nombre de patients déjà traités par un médicament biologique qui peuvent passer à une version biosimilaire de leur médicament. Par conséquent, la conception du régime est un outil important pour réaliser des économies, si elle encourage les nouveaux patients à choisir un produit biosimilaire à plus faible coût pour amorcer leur traitement.

Mise en contexte et terminologie

  • L’information contenue dans ce rapport est fondée sur une analyse des demandes de règlement de médicaments d’ordonnance effectuée par TELUS Santé, qui évalue des demandes touchant plus de 11 millions de personnes souscrivant une assurance privée.
  • Les données utilisées pour l’analyse proviennent de la banque de données de TELUS Santé en date du mois de mars 2017 et portent sur des personnes âgées de 0 à 64 ans.
  • La comparaison du présent rapport avec ceux des années précédentes pourrait révéler de légères différences en ce qui concerne les chiffres présentés en raison de mises à jour des données et du recours à des méthodes améliorées.
  • Titulaires de carte : l’employé assuré et les personnes à sa charge, c’est-à-dire les personnes assurées en vertu d’un contrat fourni par un preneur de régime; aussi appelés « assurés ».
  • Titulaire principal de carte : l’employé uniquement, sans les personnes à sa charge; aussi appelé « adhérent » ou « titulaire de certificat ».
  • Réclamant : le titulaire de carte qui fait une demande de règlement, c.-à-d. le patient.
  • Montant admissible : le montant soumis par la pharmacie et considéré comme admissible par TELUS Santé selon le prix du médicament, la marge bénéficiaire et les honoraires professionnels des pharmaciens convenus. Le montant soumis par la pharmacie peut être réduit s’il excède le montant convenu. Ce montant n’inclut pas la franchise, la coassurance ou d’autres caractéristiques des régimes d’assurance médicaments.
  • Montant accordé : le montant payé après l’application des modalités du régime au montant admissible. La différence entre le montant admissible et le montant accordé représente la contribution de l’adhérent au régime, composé d’une franchise, d’une coassurance ou d’autres caractéristiques du régime.

Tendances des données sur les demandes de règlement

En 2016, 64,3 % parmi tous les titulaires de cartes ont soumis des demandes de règlement, ce qui représente une augmentation de 3,6 % par rapport à 2015 (62,1 %). Il s’agit d’un changement notable comparativement à 2015 (où on observait une augmentation de seulement 0,3 %) et à 2014 (où on observait une diminution de 1,0 %). En répartissant les coûts admissibles des demandes de règlement sur l’ensemble des titulaires de carte, on obtient un montant admissible moyen par titulaire de carte de 445 $ pour l’année 2016, soit 5,8 % plus élevé que le montant moyen enregistré en 2015 (420 $). Le montant admissible moyen par titulaire principal de carte était quant à lui de 1 059 $ en 2016, ce qui représente une augmentation de 5 % par rapport au montant moyen de 1 009 $ enregistré en 2015.

Le montant admissible moyen par demande de règlement a été de 69,58 $, soit seulement 1,1 % de plus qu’en 2015. De façon similaire, le nombre moyen de demandes de règlement par réclamant s’est chiffré à 9,9 en 2016, soit seulement 1 % plus élevé qu’en 2015. Si l’on calcule la moyenne des demandes de règlement pour l’ensemble des titulaires de carte (c’est-à-dire en incluant aussi ceux qui n’ont soumis aucune demande de règlement), on obtient plutôt un nombre moyen de demandes se chiffrant à 6,4.

Voir les détails du coût par demande de règlement et le nombre de réclamants ont augmentés en 2016 ici (graphique 1)

Différences selon les régions

Les variations dans la population et les régimes provinciaux d’assurance peuvent entraîner des différences régionales concernant les tendances relatives aux demandes de règlement. Voir les détails ici.

Tendances par type de medicament

Médicaments d’origine et génériques

Les médicaments d’origine peuvent provenir d’un seul fournisseur ou de multiples fournisseurs. Ceux qui ont des fournisseurs multiples sont des produits pour lesquels il existe une version générique sur le marché, tandis que ceux qui ont un fournisseur unique sont généralement des produits plus récents qui sont encore sous la protection d’un brevet et pour lesquels il n’existe pas encore de version générique.

Il est important de noter que les médicaments biologiques sont actuellement invariablement classés parmi les médicaments à fournisseur unique, même une fois leur brevet expiré, puisque les produits biologiques ultérieurs, aussi appelés médicaments biosimilaires, ne sont actuellement pas considérés comme interchangeables. Pour la même raison, les médicaments biosimilaires sont également toujours considérés comme des médicaments à fournisseur unique.

En 2016, les médicaments génériques ont compté pour 62,4 % des demandes de règlement, soit une hausse de 4,2 % par rapport à 2015 (59,9 %). La manière dont les régimes d’assurance sont conçus contribue à la hausse de l’utilisation des médicaments génériques (voir la section Régimes à substitution générique). Cependant, malgré cette croissance du recours aux génériques, les montants accordés étaient de façon prédominante associés aux médicaments d’origine à fournisseur unique, lesquels ont compté pour 67,5 % du montant total accordé. Nous notons donc une légère hausse de 1,4 % par rapport à 2015 (66,6 %). (Graphique 2)

TELUS Santé définit un médicament de spécialité comme suit :

  • un médicament onéreux, c’est-à-dire qui entraîne potentiellement des coûts de plus de 10 000 $ par réclamant par année;
  • un médicament pouvant nécessiter un mode de délivrance particulier (p. ex., manutention, préparation, administration, entreposage ou distribution);
  • un médicament pouvant exiger un suivi thérapeutique complexe (p. ex., maladie complexe, posologie complexe, suivi et prise en charge clinique intensifs).

Malgré que bon nombre de médicaments de spécialité soient biologiques, tous les médicaments biologiques ne sont pas des médicaments de spécialité. Les médicaments biologiques comprennent les insulines et les vaccins, qui sont relativement peu coûteux. En outre, certains médicaments de spécialité ne sont pas biologiques. Par exemple, les médicaments pour traiter l’hépatite C affichent un coût élevé, mais ne sont pas des médicaments biologiques.

Le nombre de médicaments de spécialité non biologiques a connu une croissance moyenne de 15 % par année depuis 2008, ce qui représente une croissance beaucoup plus rapide que celle de l’ensemble des médicaments de spécialité (11 %) et des médicaments biologiques analysés séparément (6,5 %).

Même si le nombre global de médicaments de spécialité a augmenté, chaque nouveau médicament n’est pas nécessairement indiqué pour le traitement d’une nouvelle catégorie de maladies. Un grand nombre de ces médicaments se font concurrence et sont prescrits pour traiter des maladies contre lesquelles il existe déjà d’autres traitements. Dans de telles situations, on n’assiste pas nécessairement à une croissance de la taille du marché, mais plutôt à des mouvements internes entre produits concurrents.

Médicaments à coût élevé et à faible coût

Pour obtenir un portrait plus précis de la situation relative aux médicaments d’origine à fournisseur unique, il est important de distinguer les médicaments à coût élevé des médicaments à faible coût. Selon TELUS Santé, un médicament de spécialité entraînant des coûts de plus de 10 000 $ par patient par année est considéré comme ayant un coût élevé. Si l’on subdivise encore chacune de ces catégories en médicaments biologiques et non biologiques, d’autres tendances se dessinent. Les médicaments non biologiques à faible coût sont aussi appelés médicaments classiques.

Parmi les médicaments d’origine à fournisseur unique, les médicaments classiques à faible coût ont compté, en 2016, pour 50,9 % des coûts admissibles et 90,5 % des demandes de règlement. Les médicaments biologiques peu coûteux (comme les insulines et les vaccins) ont quant à eux compté pour 10,2 % des coûts et 7,2 % des demandes de règlement.

Après quelques années de croissance dans les deux chiffres, les médicaments de spécialité non biologiques à coût élevé ont vu leur part des montants admissibles diminuer de 0,8 %, passant de 13,4 % en 2015 à 12,5 % en 2016. La part des demandes de règlement pour ces médicaments est demeurée à 0,7 %. Cela est dû, en partie, à la stabilisation des coûts associés aux demandes de règlement des traitements de l’hépatite C. [Voir Stabilisation des coûts associés aux traitements de l’hépatite en 2016, à la page 11.]

Les médicaments de spécialité biologiques à coût élevé ont, quant à eux, connu un bond de 15,4 % en 2016, pour atteindre 26,4 % des coûts admissibles parmi les médicaments d’origine à fournisseur unique, comparativement à 24,3 % en 2015. De son côté, la part des demandes de règlement a augmenté de 13,1 %, pour atteindre 1,6 % de l’ensemble des demandes. (Voir graphiques 3 et 4 ici).

Bien que les médicaments de spécialité aient une incidence significative sur les coûts croissants des régimes d’assurance médicaments, ils sont utilisés uniquement par une faible proportion d’adhérents, soit ceux qui souffrent de maladies complexes pour lesquelles il y a peu d’options de traitement. Toutefois, les coûts associés aux demandes de règlement d’un grand nombre d’adhérents concernant des produits qui ne sont pas des médicaments de spécialité peuvent être atténués grâce aux caractéristiques novatrices de certains régimes sans pour autant engendrer de répercussions majeures sur l’expérience de l’adhérent.

Répercussions des demandes de règlement de médicaments de spécialité sur les coûts admissibles par réclamant

En 2016, les médicaments de spécialité coûteux ont compté pour 25,9 % du total des coûts admissibles, ce qui représente un peu moins de 1 % de l’ensemble des réclamants.

Voir les détails des médicaments de spécialité, la part des montants admissibles et des réclamants ici (graphiques 5 et 6).

La moyenne des coûts admissibles totaux des adhérents ayant soumis des demandes de règlement en 2016 était de 680 $, soit 2 % de plus qu’en 2015 (666 $). Ce montant comprend les coûts associés aux médicaments de spécialité et aux autres médicaments. Lorsque l’on isole les réclamants faisant des demandes de règlement de médicaments de spécialité – lesquels représentent moins de 1 % de l’ensemble des réclamants –, le montant admissible moyen soumis par réclamant se chiffre à 18 549 $ (soit légèrement inférieur aux 18 915 $ enregistrés en 2015). Le montant moyen pour les 99 % de réclamants associés aux médicaments non considérés comme étant de spécialité est quant à lui de 509 $ (pratiquement le même qu’en 2015).

Tendances en matière d’utilisation des médicaments

L’analyse des montants accordés pour les principales classes thérapeutiques et les principaux médicaments d’origine à fournisseur unique permet d’avoir un aperçu des inducteurs de coûts associés aux régimes d’assurance médicaments. Le graphique 7, en particulier, illustre les répercussions qu’ont les médicaments de spécialité à coût élevé malgré leurs très faibles taux d’utilisation. Quelques changements notés en 2016 sont en outre dignes de mention :

Classés au 9e rang en 2015, les traitements contre l’hépatite C ne figurent plus dans les dix premières positions, ayant chuté au 19e rang en 2016. [Voir Stabilisation des coûts associés aux traitements de l’hépatite en 2016, à la page 11.]

Les médicaments hypocholestérolémiants se classaient au 10e rang en 2015 et ont eux aussi chuté, arrivant au 12e rang en 2016. [Voir Coût associé aux traitements hypocholestérolémiants stables en 2016, à la page 12.]

Même si les montants réels accordés pour le règlement des médicaments hypocholestérolémiants sont demeurés à peu près les mêmes, les montants associés aux traitements de la sclérose en plaques et du trouble déficitaire de l’attention (TDA)/narcolepsie les ont dépassés dans le classement.

Voir détails des dix plus importantes classes de médicaments, selon le montant accordé, ici (graphique 7).

Les médicaments utilisés dans le traitement de troubles immunologiques comme la polyarthrite rhumatoïde, le psoriasis et la maladie de Crohn se sont maintenus en tête du classement en 2016. Toutefois, avec l’arrivée de produits biosimilaires à un bon nombre de ces médicaments, certains changements devraient être observés au cours des prochaines années. [Voir Économies possibles attribuables aux médicaments biosimilaires, à la page 13.] L’année 2016 a été le théâtre de quelques changements importants dans le nombre de réclamants, principalement pour Harvoni (-52 %), utilisé pour traiter l’hépatite C. [Voir Stabilisation des coûts associés aux traitements de l’hépatite en 2016, à la page 11.]

Voir les quinze plus importants médicaments d’origine à fournisseur unique, selon le montant accordé ici (graphique 8).

Stabilisation des coûts associés aux traitements de l’hépatite en 2016

Les médicaments utilisés dans le traitement de l’hépatite C ont eu une nette incidence sur les régimes privés d’assurance en 2015, lesquels ont commencé à se stabiliser en 2016. Les pics dans le nombre de réclamants et les coûts par réclamant observés en 2015 s’expliquent par l’arrivée de Harvoni et d’autres traitements oraux sur le marché. Autre facteur en cause : les patients ne se sont pas tournés vers d’autres traitements possibles en attendant l’arrivée de ces nouveaux médicaments, ce qui a d’abord causé un creux, puis un pic dans le nombre de réclamants. Maintenant que ces patients ont reçu leur traitement, le nombre de réclamants est revenu à des niveaux historiques, mais à un coût par réclamant plus élevé.

En mars 2015, Harvoni a été ajouté à la liste des médicaments couverts par certains régimes provinciaux d’assurance médicaments. La baisse des coûts du côté des régimes privés peut en partie être expliquée par un glissement vers les régimes publics, particulièrement dans les provinces de l’Ouest.

Voir le tableau des coûts de traitement de l’hépatite (graphique 9).

Coûts associés aux traitements hypocholestérolémiants stables en 2016

Même si le nombre de réclamants pour les traitements hypocholestérolémiants est resté stable, le coût moyen de ces médicaments a diminué de plus de 50 %, principalement en raison du fait qu’un bon nombre des produits couramment prescrits, comme Lipitor et Crestor, existent maintenant sous forme générique, et que la réforme du prix des génériques a entraîné une réduction des prix de ces médicaments.

L’arrivée sur le marché des inhibiteurs de la PCSK9 en 2015 et en 2016 n’a pas fait monter les coûts dans cette classe thérapeutique comme on s’y attendait. Cela peut probablement s’expliquer par le profil unique des patients traités par ces médicaments et l’établissement de critères d’admissibilité efficaces visant à limiter l’accès à cette option additionnelle de traitement aux patients appropriés. Les résultats des études cliniques ont maintenant été publiés, mais il reste à voir si ces nouvelles données feront ou non changer les lignes directrices de traitement et les pratiques des médecins.

Voir les détails des coûts de traitements de l’hypocholestérolémie ici (graphique 10).

Tendances en matière de gestion des médicaments

Régimes à substitution générique

Le nombre de titulaires de carte couverts par un régime d’assurance médicaments prévoyant la substitution générique continue de croître de façon régulière. En 2016, 79,2 % étaient couverts par ce type d’assurance, comparativement à 77,5 % en 2015. Fait peut-être plus éloquent encore : 50,1 % étaient couverts par un régime à substitution générique obligatoire, comparativement à 46,9 % en 2015 et à 44,2 % en 2014.

Voir détails des titulaires de carte avec la substitution générique ici (graphique 11).

Dans le cadre d’un régime à substitution générique, lorsqu’un médicament d’origine a un équivalent générique offert à plus faible coût, le montant du remboursement est déterminé en fonction du prix du générique, ce qui incite généralement l’adhérent à choisir le générique. L’adhérent peut toutefois demander le médicament d’origine plutôt que le générique et payer la différence.

Dans le cas des régimes à substitution générique non obligatoire, l’adhérent peut recevoir le médicament d’origine sans devoir payer la différence de coût si le médecin a indiqué « ne pas substituer » sur l’ordonnance. Si le régime est à substitution générique obligatoire, le médicament d’origine ne sera pas remboursé, même si le médecin inscrit « ne pas substituer » sur l’ordonnance. Certains régimes prévoient toutefois des exceptions si le médecin fournit des preuves médicales à propos du fait que le patient ne peut tolérer le générique en question.

Économies possibles attribuables aux médicaments biosimilaires

Dans la catégorie des médicaments de spécialité, des taux de croissance des demandes de règlement admissibles se situant dans les deux chiffres sont constamment enregistrés pour les médicaments biologiques à coût élevé. L’arrivée sur le marché de produits biosimilaires offre la possibilité de réaliser des économies. Six médicaments biosimilaires sont actuellement offerts sur le marché canadien; quatre d’entre eux sont des immunomodulateurs utilisés dans le traitement d’affections comme la polyarthrite rhumatoïde qui arrivent actuellement en tête de toutes les classes de médicaments au chapitre des montants accordés.

Survol des médicaments biosimilaires

  • Les produits biosimilaires arrivent sur le marché après l’expiration du brevet du médicament biologique de référence.
  • Ils sont offerts à un prix inférieur à celui du médicament de référence, fournissant ainsi l’occasion de réaliser des économies.
  • Tant les médicaments biologiques biosimilaires que de référence sont créés à partir de cellules vivantes, ce qui signifie que les médicaments biosimilaires sont, comme leur nom l’indique, similaires aux médicaments biologiques de référence tout en ne pouvant être identiques à ceux-ci.
  • Le processus d’approbation des médicaments biosimilaires par Santé Canada est différent de celui des médicaments génériques.
  • Santé Canada ne considère pas les médicaments biosimilaires comme étant interchangeables avec leur médicament biologique de référence. Par conséquent, un patient prenant un médicament biologique de référence ne peut pas facilement passer à la version biosimilaire.

Consulter le tableau des médicaments biosimilaires actuellement sur le marché ici (graphique 12).

L’arrivée sur le marché d’Inflectra, premier produit biosimilaire à Remicade, à la fin de 2014, n’a eu que de faibles répercussions sur les régimes privés d’assurance. En 2016, Inflectra comptait pour moins de 0,5 % du total des coûts admissibles et moins de 1 % de tous les réclamants, par rapport à la version de référence du médicament biologique. Voici quelques raisons pouvant expliquer cette faible croissance :

  1. Méconnaissance des médicaments biosimilaires de la part des médecins, pouvant limiter la prescription de ces produits;
  2. Existence d’ententes relatives à l’inscription sur les listes de médicaments couverts, ramenant le prix des biologiques de référence à celui des produits biosimilaires (ou même plus bas);
  3. Fait que les médicaments biosimilaires ne sont pas considérés comme interchangeables, ce qui limite le nombre de patients pouvant actuellement passer d’un médicament biologique de référence à un produit biosimilaire.

La façon dont est conçu un régime peut permettre de réaliser des économies en encourageant les nouveaux patients à choisir un produit biosimilaire offert à plus faible coût comme premier traitement. En observant les données relatives aux nouveaux réclamants, on remarque une hausse de la part de marché d’Inflectra de près de 4 %.

Voir la part des demandes de règlement des médicaments biosimilaires par rapport aux médicaments biologiques de référence en 2016 ici (graphique 13).

On peut s’attendre à voir arriver d’autres médicaments biosimilaires sur le marché au cours des prochaines années. Parmi ceux qui risquent d’avoir le plus de répercussions sur les régimes privés d’assurance, mentionnons les produits biosimilaires à Humira et à Lucentis, qui devraient faire leur entrée sur le marché en 2018.

Voir le tableau de la mise à jour sur les produits biosimilaires en développement ici (graphique 14).

Produits en développement

Il est important de surveiller ce qui se passe du côté des produits en développement pour se donner une idée des répercussions que certains médicaments pourraient éventuellement avoir sur les régimes privés d’assurance. Par exemple, nous savons que trois médicaments qui pourraient avoir une incidence importante sur les régimes privés sont attendus dans les domaines thérapeutiques des maladies du foie (pour deux indications : une plutôt rare et une autre qui touche de deux à cinq pour cent de la population), de la migraine et de la dermatite atopique (eczéma).

Conclusion

Même s’il peut être tentant de présumer que les médicaments de spécialité à coût élevé constituent la principale raison expliquant l’augmentation de 5,8 % des coûts admissibles par titulaire de carte enregistrée en 2016, le présent rapport 2016 sur les tendances et références canadiennes en matière de consommation de médicaments de TELUS Santé révèle que d’autres facteurs peuvent être en cause. Parmi ceux-ci, le plus important étant peut-être le fait qu’un plus grand nombre de titulaires de carte ont soumis des demandes de règlement de médicaments d’ordonnance (64,3 % en 2016, soit une augmentation de 3,6 % par rapport à l’année précédente, alors que l’augmentation était presque nulle en 2015 [0,3 %] et qu’une légère diminution [0,1 %] était plutôt notée en 2014).

Il est aussi important de garder à l’esprit le fait que 1 % des réclamants traités par des médicaments de spécialité souffrent souvent d’affections complexes, comme le cancer, la sclérose en plaques ou la polyarthrite rhumatoïde, ne réagissant plus aux médicaments classiques. La couverture de ces traitements offre une extraordinaire tranquillité d’esprit aux adhérents qui en bénéficient, et l’amélioration de leur état de santé permet à ces patients d’être plus productifs, tout en faisant diminuer le fardeau de l’invalidité pesant sur les épaules des preneurs de régime.

Que les demandes de règlement des titulaires de carte concernent des médicaments de spécialité ou des médicaments classiques, l’utilisation élevée et croissante des régimes d’assurance médicaments montre à quel point il est important pour les preneurs de régime de définir clairement les objectifs du régime qu’ils veulent offrir à leurs adhérents. Ainsi, ils pourront acquérir une meilleure compréhension de ce que révèlent leurs propres données sur les demandes de règlement de médicaments. En ayant des objectifs bien établis, les preneurs de régime seront mieux outillés pour utiliser les outils de gestion des régimes d’assurance qui s’offrent à eux, leur permettant non seulement une meilleure gestion des coûts, mais aussi – ce qui est peut-être encore plus important –, d’assurer une meilleure utilisation de l’assurance médicaments par les adhérents de leur régime.

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