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Conférence annuelle de TELUS Santé 2024 : Réduire l’impact de la migraine en milieu de travail


Lors de la conférence annuelle de TELUS Santé du 30 avril, les participants de la table ronde sur l'impact des maladies telles que les migraines sur la productivité au travail ont souligné que des adaptations du lieu de travail et un accès plus rapide à des traitements plus efficaces et plus coûteux peuvent améliorer considérablement la productivité des employés souffrant de migraines.

« Je suis témoin de souffrance et de stigmatisation, et j’ai le cœur brisé en voyant que des patients auraient pu mieux travailler s’ils avaient été soignés correctement. [Au lieu de cela,] certains d’entre eux sont en congé et d’autres ont pris une retraite anticipée », a déclaré Dr Elizabeth Leroux, neurologue montréalaise et présidente de Migraine Canada, qui a participé à une table ronde sur l’impact de la maladie sur le lieu de travail, et plus particulièrement sur la migraine.

Le plus important pour les employeurs, c’est peut-être le niveau de présentéisme chez les personnes souffrant de migraines qui continuent à travailler. « Ce sont des gens qui vont au travail, quoi qu’il arrive, et qui font de leur mieux pour effectuer leurs activités », a affirmé Dr Leroux, ajoutant qu’« une grande partie du fardeau de la migraine est cachée [parce que] beaucoup de patients ne veulent pas qu’on remarque leur migraine ».

Elle note que les migraines et les maux de tête sévères sont plus fréquents sur le lieu de travail que l’arthrite, le diabète et la dépression. Elle a ensuite présenté les résultats de deux études canadiennes récentes visant à quantifier l’impact de la migraine sur le lieu de travail. Dans une étude publiée en 2022, les personnes souffrant de migraines étaient aussi susceptibles de signaler une baisse de productivité (61 pour cent) (ou « présentéisme ») que des absences au travail (61 pour cent) (ou « absentéisme »). Les chercheurs ont estimé que le coût total annuel direct et indirect pour l’employeur était compris entre 15 600 $ et 25 700 $, en fonction de la fréquence des migraines.

Une autre étude récente, réalisée par des chercheurs de l’Université de Colombie-Britannique et n’ayant pas encore été publiée, a calculé que les coûts annuels moyens pour les employeurs se situaient entre 9 200 $ et 15 200 $. Ces chiffres sont basés sur un salaire horaire de 33,55 $, la moyenne au Canada au moment de l’analyse en 2023.

L’étude de la Colombie-Britannique a également révélé que le présentéisme représentait entre 57 pour cent et 78 pour cent de la perte de productivité en fonction de la gravité de la migraine (plus la migraine est grave, plus la perte de productivité est due à l’absentéisme plutôt qu’au présentéisme).

« Nous devons mieux soutenir ces patients », a lancé Mme Gabrielle Houle, consultante associée, Solutions du monde réel chez IQVIA. « Nous devons changer l’environnement de travail... [et], très important, nous devons mettre un traitement ciblé à la disposition de ces patients. »

Mme Houle a présenté une troisième étude canadienne réalisée par IQVIA Canada, qui a interrogé des patients souffrant de migraines en 2023. Elle a calculé que le coût annuel moyen pour les employeurs dû à la perte de productivité se situait entre 36 800 $ et 42 500 $. Elle a également calculé que le présentéisme représentait respectivement 77 pour cent et 67 pour cent de ces coûts.

En résumé, le présentéisme est systématiquement responsable de plus de la moitié des coûts totaux supportés par les employeurs, alors que les coûts varient considérablement d’une étude à l’autre (de 9 200 $ à 42 500 $ par an).

Ces types d’études en situation réelle sont de plus en plus importants pour aider à déterminer les critères de couverture pour le nombre croissant de médicaments plus coûteux, ainsi que pour savoir si le médicament sera couvert ou non, a fait remarquer la panéliste Neda Nasseri, directrice de produits chez Desjardins Assurances.

« Les données de productivité réelles peuvent être intéressantes, avec les résultats rapportés par les patients, pour illustrer l’impact du médicament sur la vie quotidienne des patients, leur productivité au travail et même leur bien-être général. Les témoignages des patients sont également les bienvenus », a déclaré Mme Nasseri.

Cependant, les données réelles posent leurs propres problèmes. Parmi ceux-ci se trouve « le manque de normalisation dans la collecte des données et, par conséquent, la variabilité de la façon dont le présentéisme et l’absentéisme sont mesurés d’une étude à l’autre. Il est donc extrêmement difficile de comparer les résultats et de tirer des conclusions cohérentes, ce qui a été démontré ici aujourd’hui [avec ces] excellentes études canadiennes », a déclaré Mme Nasseri.

Néanmoins, elle a réaffirmé ceci : « Nous allons absolument examiner ces données ».

Dr Leroux et Mme Houle espèrent que les études canadiennes réalisées jusqu’à présent prouvent l’importance d’un accès plus rapide à la couverture des nouveaux médicaments contre la migraine, qui coûtent généralement entre 5 000 et 7 000 $ par an et qui ont fait leur apparition au Canada en 2018. « Je sais que l’on a beaucoup parlé des coûts de ces différents traitements et que nous devons remplir de nombreux formulaires pour justifier ces traitements, mais si l’on considère ces coûts [de productivité], cela semble raisonnable », a fait remarquer Dr Leroux.

Elle a ajouté ceci : « Ce que nous voyons dans nos cliniques grâce à ces nouveaux médicaments relève presque du miracle. J’aimerais simplement que nous puissions traiter un plus grand nombre de personnes et faire la démonstration de leur impact. »

Les trois panélistes se sont entendues pour dire que les employeurs pouvaient prendre des mesures immédiates en améliorant leur environnement de travail. « Tout le monde aime un horaire flexible, mais pour une personne souffrant de migraines, cela peut tout changer », a déclaré Dr Leroux.

Outre les horaires de travail flexibles, les employeurs peuvent prendre les mesures suivantes pour prévenir les déclencheurs de migraine sur le lieu de travail :

  • un éclairage graduel et de la lumière naturelle (en remplacement de l’éclairage fluorescent);

  • des postes de distribution d’eau potable et des collations saines;

  • une zone ou pièce désignée qui soit calme et faiblement éclairée;

  • des bureaux sans odeur et la limitation des odeurs et des bruits forts dans les espaces industriels;

  • des postes de travail ergonomiques;

  • de courtes pauses si nécessaire;

  • le travail à distance;

  • des environnements peu stressants et des programmes de gestion du stress.

L’éducation est également essentielle pour éliminer la stigmatisation. « Faites de l’éducation sur le lieu de travail pour que les employés comprennent ce que vivent [les personnes souffrant de migraine] », a recommandé Dr Leroux. « Qu’ils sachent pourquoi elles ont maintenant une lampe de bureau et des horaires flexibles, par exemple. Ainsi, au lieu de percevoir ces personnes comme des employés inefficaces, ils comprendront qu’elles luttent bel et bien contre une maladie neurologique et qu’elles font de leur mieux. »

Voir la présentation ci-dessous :