La santé mentale sur le lieu de travail : une priorité pour les employeurs
La santé mentale des employés sur le lieu de travail est soudainement devenue une priorité pour tous. Des jeunes générations, qui ont grandi en discutant ouvertement de leur santé mentale, aux employés plus âgés qui cherchent du soutien, l’incidence de la santé mentale sur le bien-être – et la productivité – est prise au sérieux.
En effet, un demi-million de Canadiens s’absentent du travail chaque semaine en raison d’une maladie mentale, et cette réalité a une incidence sur leur vie personnelle et professionnelle. Ces absences ont un impact économique annuel de 51 milliards de dollars, sur lequel la perte de productivité représente 6,3 milliards de dollars, selon la Commission de la santé mentale du Canada.
Les indicateurs de santé mentale sont en baisse ces derniers temps en raison de la récente récession économique et de trois années de pandémie mondiale. Les nouveaux résultats du rapport de l’Indice de santé mentale de Lifeworks suggèrent que la santé mentale des Canadiens s’est détériorée en octobre 2022, avec un score de 64,9 – contre 63 en avril 2020 (un score optimal se situe entre 80 et 100). En octobre, 32 % des personnes interrogées présentaient un risque élevé de problème de santé mentale et, dans ce groupe à haut risque, 30 % des employés avaient déjà reçu un diagnostic d’anxiété ou de dépression. Quarante-cinq pour cent présentaient un risque modéré d’éprouver un problème de santé mentale et 24 %, un faible risque.
Le rapport révèle que de nombreux employés se sentent isolés, anxieux et improductifs, et que leur travail en souffre. Beaucoup d’entre eux sont en échec et ne remplissent pas leur rôle, ce qui entraîne des taux élevés de présentéisme et d’absentéisme. Selon Statistique Canada, le nombre d’absences au travail est en hausse depuis 2016.
Les employés des secteurs des arts, du divertissement et des loisirs ont les scores les plus bas en matière de santé mentale, tandis que les gestionnaires et les professionnels ont les scores les plus élevés. Les scores de santé mentale ont baissé dans toutes les provinces, à l’exception du Manitoba et de l’Ontario.
La bonne nouvelle, c’est que les employeurs de tout le pays ont compris le message. Ils ont investi dans leurs offres en matière de santé mentale; selon le Centre de toxicomanie et de santé mentale, trente-neuf pour cent des organisations disposent maintenant d’une stratégie en matière de santé mentale.
De nombreuses entreprises reconnaissent qu’en offrant des services qui préservent la santé et le bien-être de leur personnel, elles peuvent contribuer à maintenir le bonheur de leurs employés et à rendre leur lieu de travail attirant pour les nouvelles recrues. En fait, elles adaptent leur environnement de travail pour s’assurer qu’il y a plus de soutien et de flexibilité pour aider leurs employés et prévenir les absences à court et à long terme en raison de problèmes de santé mentale.
La santé et le bien-être sont au cœur des préoccupations des employés.
Les employés souhaitent demeurer en bonne santé et ils prennent les moyens pour le faire. Selon l’Indice de santé mentale, 34 % des employés déclarent que les avantages sociaux favorisant la santé sont le facteur le plus important dans le choix de leur employeur. La flexibilité est également une préoccupation majeure; 28 % la classent comme le facteur le plus important dans le choix d’un employeur. Et 18 % des personnes interrogées déclarent que le type de travail qu’elles effectuent constitue l’aspect le plus important.
En créant un environnement flexible, les employeurs ont toutes les chances d’obtenir l’adhésion de leurs employés, notamment des parents, qui doivent concilier vie familiale et responsabilités professionnelles. Ce groupe est 70 % plus susceptible de déclarer qu’un lieu de travail flexible les inciterait à travailler davantage, selon le rapport. Les cadres sont également 50 % plus susceptibles que les non-cadres de déclarer que le fait de disposer d’une plus grande flexibilité au travail les inciterait à fournir davantage d’efforts dans leurs tâches.
Selon l’Indice, le fait de se soucier de son travail favorise une meilleure santé mentale. Il révèle que 83 % des employés s’intéressent à leur travail et que ce groupe affiche des scores élevés en matière de santé mentale.
Les bons gestionnaires créent des lieux de travail sains.
Les lieux de travail toxiques n’ont plus la cote : c’est le message envoyé par le plus récent Indice de santé mentale.
Les répondants canadiens déclarent que la manière dont leur lieu de travail est géré a un impact important sur l’état de leur santé mentale. Ils affirment que les gestionnaires qui sont autonomes, qui leur permettent de participer activement au travail, qui font preuve de charisme et d’humanité, et qui ont un bon esprit d’équipe les amènent à se sentir mieux dans leur peau.
Selon l’Indice, ce groupe présente des scores de santé mentale plus élevés que les employés travaillant dans des environnements gérés par des personnes qui ne présentent pas ces caractéristiques. Les Canadiens qui donnent une mauvaise note à leur gestionnaire dans chacune des cinq catégories diminuent leur productivité à un rythme deux fois plus élevé que ceux qui ont une opinion positive de leur gestionnaire.
Les investissements en santé mentale mènent à un meilleur retour sur l’investissement.
La clé pour les employeurs canadiens est de s’assurer qu’ils continuent à accorder la priorité à la santé mentale sur le lieu de travail. Pour ce faire, ils doivent s’assurer qu’une stratégie solide en matière de santé mentale est en place et que celle-ci se concentre sur le développement de résultats positifs en matière de santé mentale et sur la prévention des problèmes de santé mentale.
Les employeurs doivent garder à l’esprit que s’ils offrent des horaires qui permettent aux employés de mieux gérer leur rôle et leur vie personnelle, il en résultera moins de problèmes de santé mentale. Il en va de même pour les initiatives de formation qui se concentrent sur l’inculcation de valeurs de gestion auxquelles les employés accordent la priorité : autonomie, charisme, humanité, participation et esprit d’équipe.
Ces initiatives favorisent également un lieu de travail considéré comme attrayant, en particulier pour les jeunes générations qui s’attendent à des programmes d’avantages sociaux qui répondent à leurs besoins en matière de santé mentale. De plus, elles permettront de fidéliser les employés, à une époque où il est difficile de trouver de la main-d’œuvre qualifiée.
Les employeurs doivent créer un cadre pour aborder la santé mentale dans toutes les parties de leur organisation et en examiner régulièrement les succès et les échecs. Ils pourront ainsi atteindre leurs objectifs en matière de santé mentale et offrir un lieu de travail qui valorise et défend la santé mentale de ses membres les plus importants : ses employés.
À propos du rapport de l’Indice de santé mentale de Lifeworks : Les données de ce rapport sont recueillies dans le cadre d’une enquête en ligne auprès de 3 000 personnes vivant au Canada et occupant un emploi ou ayant occupé un emploi au cours des six derniers mois. Les participants sont sélectionnés de manière à être représentatifs de l’âge, du sexe, de l’industrie et de la répartition géographique au Canada. Les répondants sont invités à tenir compte des deux semaines précédentes lorsqu’ils répondent à chaque question. Les données pour le présent rapport ont été recueillies entre le 4 et le 12 octobre 2022. LifeWorks est une filiale en propriété exclusive de TELUS qui fait maintenant partie de TELUS Santé à la suite de sa récente acquisition.