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Rétrospective 2021 des régimes d’assurance médicaments.

Tous les chiffres dans cet article proviennent des données de TELUS soit directement ou calculées et présentées lors de la conférence annuelle 2022 de TELUS Santé.

Après une année 2020 marquée par la pandémie, on note un certain retour à la normale dans l’utilisation des médicaments au Québec et au Canada. La hausse des prescriptions pour la dépression chez les jeunes reste toutefois préoccupante, a confié Jacques L’Espérance, actuaire et président de J. L’Espérance, actuariat-conseil, lors de la 18e conférence annuelle de TELUS Santé, le 10 mai dernier. 

La variation des habitudes d’achats des médicaments lors de la première année de pandémie, notamment en raison de l’anticipation de pénuries, s’est résorbée en 2021. En 2021, on observe une augmentation de la quantité par prescription et du coût par prescription, alors que les prescriptions sont passées de 1 mois pour revenir à 1,5 mois en moyenne au Canada. La variation du coût par prescription s’élève à environ 5 % si on enlève ce gonflement artificiel, une augmentation importante, mais somme toute acceptable. Par ricochet, l’utilisation (le nombre de fois qu’un patient se rend en pharmacie) a diminué dans les provinces hors Québec. Au Québec, les gens avaient déjà tendance avant la pandémie à se déplacer plus souvent : les prescriptions sont en moyenne pour une durée d’un mois dans la province. Le coût moyen par prescription est donc plus bas qu’en Ontario, comme la quantité moyenne. En revanche, les Québécois se déplacent presque deux fois plus souvent en pharmacie que les Ontariens (près d’une fois par mois vs une fois aux deux mois). Combinée aux marges et honoraires sensiblement plus élevés au Québec (19,48 $ par prescription), cette multiplication des renouvellements coûte cher aux Québécois. Ceux-ci paient en 1 an 117 % de plus pour le même service. Les pharmaciens au Québec continuent aussi de recevoir une ristourne des fabricants, une pratique interdite en Ontario. Ceci entraîne des coûts plus élevés de prescription de l’ordre de 20 % au Québec.

En 2020, on avait constaté une augmentation de la non-adhésion aux traitements contre la dépression ; ce taux est revenu à la normale en 2021. De façon moins encourageante, on note pour une deuxième année une hausse des prescriptions pour la dépression au Québec. L’augmentation globale de l’utilisation de médicament contre la dépression est de 5,5 %, mais on note des variations importantes selon les groupes d’âge. La dépression touche particulièrement les jeunes de moins de 25 ans, chez qui on constate une augmentation de près de 23 % des prescriptions en 2021, qui s’ajoute à une augmentation de 10 % l’an dernier. 

L’augmentation de l’utilisation des médicaments contre la dépression a touché fortement les adolescents de 14 à 19 ans (augmentation de 15,4 %). On note toutefois une augmentation moins grande que les années précédentes dans le groupe d’âge des 20-24 ans (6,6 %), alors qu’en 2020, ceux-ci étaient avec les 25-29 ans les plus touchés. Les 20-29 ans étaient également les groupes qui avaient enregistré une plus grande augmentation dans l’utilisation de médicaments contre la dépression entre 2018 et 2019. « Cette situation, exacerbée par la pandémie, est fort possiblement due au phénomène d’écoanxiété relié à la crise climatique » estime M. L’Espérance.

Malgré tout, la pandémie a entraîné une baisse globale des prescriptions chez les adultes de 2 %, notamment des antibiotiques : la baisse de 11,5 % de 2021 s’ajoute à la baisse observée l’an passé de 20 %. « Depuis deux ans les gens ont des masques, se lavent les mains, les enfants sont moins allés à la garderie, et donc l’utilisation des antibiotiques a baissé. On devrait revoir une hausse l’an prochain », estime le spécialiste en assurance collective. La pandémie semble avoir eu l’effet inverse chez les enfants de moins de 25 ans (un groupe d’âge qui inclut plusieurs jeunes adultes), avec une hausse globale de 4 % des prescriptions, entre autres des médicaments contre l’acné, conséquence possible du port du masque.

Jacques L’Espérance a finalement examiné les tendances des coûts des médicaments. L’augmentation des coûts des médicaments de spécialité se poursuit : en 2021 au Canada, 1,4 % des réclamants ont représenté 34 % des coûts. Ce nombre de réclamants augmente d’année en année, et les nouveaux médicaments sont de plus en plus chers. En 2021, le Vimizim (à 844 300 $), dans le portefeuille Telus au Québec, coûtait 1400 % plus que le salaire moyen des Québécois. Au Québec, la polyarthrite rhumatoïde (qui représente 14 % du portefeuille de Telus) et la sclérose en plaques sont les maladies qui utilisent en majorité des médicaments de spécialité.

Avec l’augmentation constante des prix des médicaments (surtout les médicaments spécialisés), il est plus que temps de mettre en vigueur les modifications préconisées par le Conseil d’examen des prix des médicaments, souligne M. L’Espérance. Ce changement de politique devait entrer en vigueur en plein milieu de pandémie, mais a été retardé plusieurs fois, et est maintenant prévu pour le 1er juillet 2022. « On espère que ça sera mis en place », conclut-il.

D’autres points importants mentionnés durant cette présentation :

  • En 2021, on note une hausse de 7 % à 9 % au Québec (et dans d’autres provinces) de l’utilisation des médicaments innovateurs, mais qui peut probablement être expliquée par un médicament à gros volume qui est passé de la catégorie « unique » à « innovateur », en raison de l’ajout d’une option générique. 
  • Au Québec, le coût mensuel par certificat est de 129 $. C’est environ 30 % de plus qu’au Canada en moyenne, et 25 % de plus que le coût moyen par certificat en Ontario. Les marges et honoraires des pharmaciens plus élevés au Québec, la différence dans les médicaments couverts et les impacts du programme ontarien Trillium expliquent cette différence. 
  • En 14 ans, les coûts au privé ont augmenté de 50 % de plus que ceux de la RAMQ dû essentiellement aux marges et honoraires imposés au secteur privé auquel s’ajoute l’effet des ententes d’inscriptions de produit (EIP) négociées par l’État mais peu accessibles au privé. 
  • Depuis 13 ans, les coûts moyens mensuels des régimes ont augmenté de 75 $ à 129 $. Cette augmentation est surtout causée par l’augmentation des coûts des médicaments de spécialité. « À ce rythme, le poids des médicaments de spécialité aura rejoint celui des médicaments réguliers d’ici 3 ans, et les coûts des régimes d’assurance médicaments auront bondi de 40 %», croit M. L’Espérance.

The post Rétrospective 2022 des régimes d’assurance médicaments : presqu’un retour à la normale. appeared first on Carrefour assurances santé.